Guido Albertelli

Hypnose ericksonienne Lausanne

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La chute d’eau

A mon interlocuteur de la semaine dernière, qui me demandait si «l’inconscient fait de lui-même ce qu’il y a à faire ?», et avec qui j’évoquais «la possibilité de laisser en quelque sorte couler en soi la puissance et la sagesse de la vie. Sans rien faire.», j’ai aussi raconté une des jolies histoires des maîtres taoïstes, une de mes préférées, que j’appelle «le vieux dans la cascade».

Lie-tseu nous raconte comment un jour Confucius (l’adversaire, pour les taoïstes: celui qui considère que pour l’harmonie, il faut des règles et des rituels, et l’effort et la tension de respecter ces «il faut») voit un homme plonger dans une rivière bouillonnante, toute de cascades et de rapides. Il envoie ses disciples sauver celui qu’il croit malheureux et en danger. Quand les disciples arrivent, l’homme sort tranquillement de l’eau, indemne, et joyeux. Médusé, Confucius lui demande comment il fait. «C’est simple – mais j’ai dû m’entraîner et pratiquer: quand le courant m’entraîne au fond de la rivière, je me laisse descendre, quand les courants me remontent, je reviens à la surface. Je suis le mouvement de l’eau.» (Je mets le texte original et intégral ci-dessous).

Qu’on ne s’y trompe pourtant pas: cela ne revient pas être comme un poisson crevé à la dérive.

L’hypnose ne produit pas un état d’inertie où on subirait, comme anesthésié, les déterminations du dehors. Elle nous conduit au contraire au cœur de la vie, où nous pouvons, sans nous noyer, être ajustés à toutes les variations de notre environnement, confiants dans ce courant puissant, «à l’intérieur», qui nous permet de goûter pleinement toute la saveur d’être vivants.

K’ong-tseu contemplait la chute d’eau de Liu-leang qui se précipitait d’une hauteur de trente jen. L’eau écumait sur une étendue de plusieurs lieues. Il était impossible, même pour des tortues marines, des crocodiles, des poissons, des salamandres, d’y nager.

Soudain, il vit un homme qui nageait là. Il crut qu’un chagrin l’incitait à rechercher la mort; aussi fit-il accourir ses disciples au bord du torrent pour repêcher cet homme. Cependant, à quelque cent pas de là, l’inconnu sortit de l’eau, les cheveux épars sur les épaules. Il chantait en longeant la rive.

K’ong-tseu le suivit et l’interpella : « La chute d’eau de Liu-leang se précipite d’une hauteur de trente jen et l’eau écume sur une étendue de trente lis; même les tortues, les crocodiles, les poissons, les salamandres n’osent s’y aventurer. Quand je vous ai aperçu dans l’eau, j’ai cru qu’un chagrin intime vous avait fait vous précipiter dans la mort. J’ai dépêché en toute hâte mes disciples pour vous intercepter. Puis vous êtes sorti, les cheveux épars sur les épaules, tout en chantonnant. J’ai cru que j’avais affaire à un esprit, mais en vous examinant de plus près, je m’aperçois que vous êtes un homme. Puis-je vous demander s’il existe une méthode pour évoluer dans l’eau? »

L’inconnu répondit : « Non! Je n’ai pas de méthode.

J’ai commencé, puis j’ai fait des progrès; la chose m’est devenue instinctive, maintenant elle m’est naturelle. Je m’offre au tourbillon qui m’aspire tout entier et je ressors du gouffre écumant. Je suis le Tao de l’eau et je ne fais rien par moi-même. C’est pourquoi je puis ainsi évoluer dans les flots. »

K’ong-tseu insista : « Qu’entendez-vous par  » j’ai commencé, puis j’ai fait des progrès, la chose m’est devenue institive, maintenant elle m’est naturelle. Il dit : « Je suis né sur la terre ferme et m’y trouvais en

sécurité : c’est cela le commencement. J’ai grandi dans l’eau et je m’y suis senti à l’aise : c’est comme un instinct. Quand je ne sus plus pourquoi il en était ainsi, c’était comme ma nature innée. »

Lie-Tseu, Le Vrai Classique du vide parfait, II, 9, (trad. B. Grynpas)

Pas d’objectif?

Aujourd’hui, au cabinet, une personne qui vient pour la deuxième fois. Elle était repartie, la première fois, avec un sentiment de profonde détente, mais aussi avec ces mots dubitatifs : «il n’y avait rien de transcendant». Elle commence cette deuxième séance en me disant que ça va mieux, qu’elle constate un changement. Pour s’empresser d’ajouter : «mais je me demande si c’est la séance qui a produit ça». Question récurrente chez les sujets qui, comme cette personne, reconnaissent l’effectivité d’un changement après une séance où, pourtant, il ne s’est rien passé – du moins rien que leur esprit conscient, qui voudrait comprendre, puisse appréhender.

Puis cette même personne continue en me racontant que, tout de même très intriguée, elle a entrepris quelques recherches sur l’hypnose. Et elle a vu notamment qu’on estimait habituellement qu’il fallait commencer par définir un objectif. «Mais vous, vous n’avez pas fait ça. Vous pouvez m’expliquer ? Vous considérez que l’inconscient fait de lui-même ce qu’il y a à faire ?».

En quelque sorte… Et il y aurait de multiples manières d’y revenir.

Ce que je n’ai pas expliqué à cette personne – parce que c’est inutile d’expliquer, dans la séance, puisque ce qui agit n’est pas ce que l’esprit conscient de la personne pourrait comprendre – c’est que définir un objectif, et des moyens pour l’atteindre, c’est encore accorder la prééminence à la pensée, à la volonté et au faire. Or précisément, si l’hypnose a un effet, c’est justement parce qu’elle nous libère de cette prééminence pour nous ramener au sentir, sans vouloir ni faire, à notre simple «animalité». Et c’est en ne faisant rien que «ça se fait». Mais quoi, exactement ? On pourrait dire qu’en nous laissant nous disposer comme pure existence, comme un corps, voire comme une chose, l’hypnose nous reconnecte au flux de la vie. Et la confiance en ceci suffit largement, sans avoir à se soucier d’objectifs, de moyens, ni même de résultats.

Nous avons plutôt parlé de l’importance bien excessive, voire exclusive, que nous accordons au «mode contrôle» de notre esprit, à l’«esprit conscient», à l’«intellect», à cette part de nous qui pense qu’il lui revient de toujours maîtriser, comprendre, prévoir, planifier, etc. – et que c’est indispensable. Et mon interlocuteur reconnaissait bien volontiers que c’était quelque chose comme cela qui l’encombrait dans sa vie. Alors nous avons évoqué, de différentes manières, la possibilité de laisser en quelque sorte couler en soi la puissance et la sagesse de la vie. Sans rien faire.

J’ai raconté le mille-pattes dont parle Erickson, qui, lorsqu’il commence à se demander comment il fait pour réussir à marcher, avec toutes ses pattes, et qu’il commence à vouloir s’y appliquer – n’y arrive plus. Alors que c’était si simple sans y penser…

Et puis j’ai accompagné la personne qui était là, dans le fauteuil, et qui commençait déjà à partir, dans un voyage à l’intérieur, où elle pourrait expérimenter le simple sentiment «je suis, j’existe»…

Que la vie t’entraîne à la vie

L’hypnose, l’expérience de la transe, c’est entrer dans la possibilité de répondre «oui!» à la vie qui appelle à la vie, déposer les fardeaux de ce qui est mort et marcher d’un pas allégé, plus libre, plus vif, prendre le chemin d’un autre moi, renouveler la vieille histoire qu’on se raconte sur qui on est, se lancer dans l’aventure de mettre en marche ses visions…

Dépose ici et maintenant la tombe que tu portes et donne à ta vie une autre chance de restaurer le récit.

Toutes les amours ne sont pas trépas, ni la terre, migration chronique.

Une occasion pourrait se présenter, tu oublieras la brûlure du miel ancien.

Tu pourrais, sans le savoir, être amoureux d’une jeune fille qui t’aime ou ne t’aime pas, sans savoir pourquoi elle t’aime ou ne t’aime pas.

Adossé à un escalier, tu pourrais te sentir un autre dans les dualités.

Sors donc de ton moi vers un autre toi, de tes visions vers tes pas, et élève ton pont car le non-lieu est le piège et les moustiques sur la haie irritent ton dos, qui pourraient te rappeler la vie !

Vis, que la vie t’entraîne à la vie, pense un peu moins aux femmes et dépose ici et maintenant la tombe que tu portes !

Mahmoud Darwich

«Quand vous voyez une rose sans la pensée, il y a une transe»

On parle de «transe», en hypnose. Le mot est chargé de multiples connotations, et véhicule des représentations inquiétantes ou grandioses. Mais il désigne en réalité «quelque chose» de très très simple…

Quand vous voyez une rose sans la pensée, il y a une transe. Quand vous regardez votre femme sans la pensée, il y a une transe. Quand vous regardez votre corps sans la pensée, il y a une transe. Quand vous regardez un nuage… La transe, c’est ce fait de ne pas se défendre. Si je suis vraiment obtus, si je suis vraiment fermé, si je suis vraiment en défense, si je suis vraiment bloqué, et qu’il faille manger des champignons, vomir trois fois, remanger des champignons, revoir pour avoir une transe, je dirais pourquoi pas? Mais pour l’individu simple, on peut aller plus directement à la même chose, qui est de regarder, sans mémoire, la feuille qui tombe. Il n’y a rien de plus extrême que de voir une feuille qui tombe. Il n’y a rien de plus extrême que de sentir ce qui se passe dans l’instant.»

Eric Baret

https://youtube.com/clip/UgkxbTeqF3jHsFko5iFadGWhu9TK1D7CJRK-?si=aEtQZ-5pK8ZvY5jI

Problème ou personne?

Il arrive que des personnes m’appellent en me demandant si je «traite tel ou tel symptôme, ou problème». Je réponds invariablement que je ne m’occupe pas de «problèmes», que je ne reçois pas au cabinet des «cas» de telle ou telle «pathologie». C’est pour cette même raison que sur mon site je ne présente pas l’hypnose comme un moyen, une méthode ou un outil pour résoudre ceci ou cela.

Je reçois et j’accompagne des personnes, entières, avec leurs difficultés, mais aussi toutes leurs ressources, avec tout ce qui constitue le contexte de leur vie. Quand une personne est considérée (et souvent se considère elle-même) comme un «cas», et qu’elle est ainsi identifiée à un diagnostic, ou quand on s’adresse à un «problème», qui est ainsi isolé, la personne est de fait séparée de l’ensemble de sa vie, de ce qu’elle est. Or il s’agit au contraire précisément de la réintégrer à la totalité de ce qu’elle est, pour en quelque sorte «dissoudre» le symptôme dans la vie, et permettre que quelque chose change.

C’est notamment ce qu’explique François Roustang : «le symptôme est déjà une isolation, un retranchement de la vie, un arrêt et une mise à l’écart. Se focaliser sur lui, c’est courir tous les risques de le renforcer.» Il propose dès lors bien plutôt, par l’hypnose, de «faire fondre les problèmes dans le flux de la vie» : «En hypnothérapie on ne s’occupe pas de comprendre, on suppose le problème résolu, on adopte dès l’abord la position juste qui fera disparaître le problème. De son côté, le comportementalisme propose d’agir la guérison, mais c’est à coup d’effort et d’exercice. En hypnothérapie on se contente de mettre en oeuvre une disponibilité qui est déjà une capacité de changement.

C’est l’effet même de la transe – de ce qui se passe pendant une séance au cabinet : La transe hypnotique nous plonge dans un état d’indistinction des êtres et des choses. Elle remet l’ensemble de nos capacités en mouvement et le symptôme est alors lui même pris dans le mouvement ; il perd son isolation et par le fait même il disparaît. Cela suppose que l’on cesse de penser et que l’on se laisse aller à sentir de la façon la plus ouverte possible.

Alors, traiter des symptômes ? Non. Je préfère largement : libérer la vie !

(Source des citations : Chantal Rens, «Entretien avec François Roustang», https://www.mieux-etre.org/Entretien-avec-Francois-Roustang.html)

Se laisser pousser par la vie

La grande affaire, l’unique affaire, c’est de se laisser pousser par la vie. Elle pousse toujours dans notre dos, elle est derrière nous, on ne la voit pas, on ne peut pas la prendre pour s’en servir. C’est elle qui se sert de nous à sa guise. Pour quoi, pour aboutir à quoi, on n’en sait rien et on n’en saura jamais rien. Mais se laisser pousser par la vie suppose d’entrer dans une solitude toujours plus extrême, car, cette expérience-là, on ne peut pas la faire à deux ou à plusieurs. On ne peut pas compter sur un autre pour la faire et on ne peut même pas compter sur soi. Qui pourrait opérer ce dépouillement à la limite supportable, s’il n’était contraint d’y aller, s’il n’y avait pour lui aucune autre issue, aucun autre défilé d’angoisse? Se laisser pousser, mais non, pas se laisser pousser, s’avancer pour satisfaire la vie, ne pas s’arrêter un instant, la vouloir comme le don le plus précieux, comme quelque chose qui se donne toujours quand on est prêt, mais qui se cache et qui devient inaccessible si on veut mettre la main sur elle, parce qu’on est fatigué, parce que c’est harassant de poursuivre, parce que cela ne mène finalement à rien.

François Roustang, Il suffit d’un geste

«Atteindre le soleil et les étoiles»

«Milton Erickson a toujours cru qu’au plus profond d’eux-mêmes, la plupart des gens veulent devenir tout ce qu’ils sont capables d’être. Chacun de nous veut atteindre le soleil et les étoiles»

(Betty Alice Erickson)

« “Un tel, écrit Van Gogh, ne sait pas toujours lui-même ce qu’il pourrait faire, mais il sent par instinct: pourtant je suis bon à quelque chose, je me sens une raison d’être! Je sais que je pourrais être un tout autre homme! À quoi donc pourrais-je être utile, à quoi pourrais-je servir! Il y a quelque chose au-dedans de moi, qu’est-ce donc? La réponse, il la donne sous la forme d’une parabole: “Un oiseau en cage au printemps sait fortement bien qu’il y a quelque chose à quoi il serait bon, il sent fortement bien qu’il y a quelque chose à faire, mais il ne peut le faire, qu’est-ce que c’est? il ne se rappelle pas bien, puis il a des idées vagues et se dit: ‘Les autres font leurs nids et font leurs petits et élèvent la couvée’ puis il se cogne le crâne contre les barreaux de la cage. Et puis la cage reste là et l’oiseau est fou de douleur.”

“Voilà un fainéant”, dit un autre oiseau qui passe, celui-là est une espèce de rentier. Pourtant le prisonnier vit et ne meurt pas, rien ne paraît en dehors de ce qui se passe en dedans, il se porte bien, il es plus ou moins gai au rayon de soleil. Mais vient la saison des migrations. Accès de mélancolie – mais, disent les enfants qui le soignent dans sa cage, il a pourtant tout ce qu’il lui faut – mais lui de regarder au dehors, le ciel gonflé, chargé d’orage, et de sentir la révolte contre la fatalité au-dedans de soi. «Je suis en cage, je suis en cage, et il ne me manque rien, imbéciles! J’ai tout ce qu’il me faut, moi! Ah de grâce, la liberté, être un oiseau comme les autres oiseaux!» (François Roustang)

«Pour chasser une idée fixe, rien de tel que le mouvement.»

«Ne pourrait-on pas dire que ce sont nos rigidités qui nous rendent malades? Elles nous fixent sur des points particuliers et toute notre énergie s’y trouve concentrée, provoquant ce qui se passe sur la route quand Bison oublie d’être futé: des embouteillages, des bouchons, des apoplexies. Guérir, c’est entre autres choses rétablir la circulation. Le symptome est l’isolation d’un élément de l’organisme qui se développe indépendamment ou anarchiquement dans son rapport à la totalité. La guérison est le rétablissement de la communication de toutes les fonctions à l’intérieur de la totalité.Si l’état hypnotique peut, dans certains cas, permettre la guérison, c’est qu’il fait cesser la rigidité et l’exclusion produites par la fixation du conscient sur un seul trait. Car l’état hypnotique engendre, du point de vue de la conscience, une confusion, c’est-à-dire un passage des contraires les uns dans les autres. Il rend possible une refonte de l’ensemble des éléments constitutifs de la personne.»

François Roustang

Pourquoi l’hypnose? (1)

Pour reprendre sa vie à son compte, pour surgir dans sa propre liberté!

« Je crois que la liberté humaine, c’est une liberté qui est toujours dépendante des événements, dépendante du temps qu’il fait, dépendante de nos humeurs, dépendante de nos âges… C’est une perpétuelle dépendance. Être libre, c’est accepter cette dépendance pour en faire quelque chose. […] J’ai toujours eu le goût de la liberté de l’autre. Ce qui me réjouit encore maintenant, dans mon travail, c’est quand je vois une liberté qui surgit et une solitude qui surgit. Ça, c’est un grand bonheur. On me dit : tu dois être content que les gens aillent mieux. Je m’en fous. Mais voir quelqu’un qui surgit dans sa propre liberté, qui reprend sa vie à son compte, comme on disait autrefois du commerçant, qui se met à son compte, ça me comble. » (François Roustang, hypnothérapeute)

Histoire d’hypnose: En route vers un futur

Basile, 16 ans, est au bord du décrochage scolaire, n’a plus aucune envie d’aller à l’école (mauvais résultats, relations difficiles avec ses camarades et ses profs). Il lui reste en principe une année et demie jusqu’à la maturité, et n’a pas de projets ni même d’idées pour la suite. Ne se reconnaît aucune passion, aucun intérêt particulier pour quoi que ce soit. Bref, bien éteint (pas de révolte non plus, même pas vraiment de colère)…

Je l’invite à expliciter sa demande : «avoir de nouveau envie d’aller à l’école». Ce dont il pense d’abord avoir besoin pour ça : qu’il y ait moins de travail et que ses profs et ses camarades changent d’attitude. Je lui réponds en plaisantant – et là, il sourit une première fois – que pour ça, il faut peut-être qu’il essaie les poupées vaudou, mais qu’ici, je ne peux que lui proposer de travailler à des changements chez lui (tout en expliquant que les changements qu’on opère chez soi-même transforment également l’extérieur…). Il dit qu’il voudrait de l’envie et de la motivation, mais n’a pas la moindre idée d’où trouver ça.

Je lui demande s’il y a des choses qu’il aime faire qui lui font parfois oublier le monde extérieur : «dessiner des cartes de pays imaginaires». Alors je lui fais entamer son voyage (ce qu’on appelle «induire la transe») en dessinant et explorant les mondes à l’intérieur, avec toutes leurs ressources, déjà connues à retrouver ou inconnues à découvrir…

Au moment où je demande à son esprit inconscient d’examiner la situation actuelle pour en extraire les ressources, les apprentissages, et faire encore de nouveaux apprentissages, Basile ouvre soudainement grand les yeux, le regard fixe, devant lui, défocalisé. Je suis aussi sûr que possible qu’il était dans une transe assez profonde, et d’ailleurs, à la fin de cette brève séquence, il referme les yeux et replonge avec un profond soupir. Tout au long de la séance, il entrouvrira parfois les yeux, à l’improviste, une ou deux fois même en regardant à gauche ou à droite, pour les refermer de façon tout aussi imprévisible, donnant de nouveau tous les signes d’une transe profonde. Et à la fin, après la sortie de transe, il fera état de sensations corporelles «bizarres» (fourmillements dans les mains) et du sentiment d’avoir été vraiment ailleurs… Comme quoi les manifestations de la transe peuvent vraiment être très différentes d’un sujet à l’autre…

Je l’emmène d’abord dans un voyage dans le futur, vers un Basile plus âgé («je ne sais pas qui il est, mais toi tu sais…»), qui peut donner au Basile d’aujourd’hui une précieuse ressource pour sa vie («et je ne sais pas ce qu’elle est, mais toi tu sais…»). Retour au présent, puis de nouveau le futur. Mais d’abord le futur proche, où Basile peut voir comment sa vie se développe avec cette nouvelle ressource, et peut prendre des photos, faire des dessins, ou filmer. Puis de nouveau plus loin, vers d’autres Basile («je ne sais pas, mais toi tu sais…»), qui ont d’autres ressources, que le Basile d’aujourd’hui peut recevoir maintenant. Retour au présent, puis de nouveau futur proche, voir comment ça change, prendre des photos, dessiner, filmer. Et de nouveau là-bas plus loin, pour remercier les Basile du futur, et leur montrer les photos, les dessins, les bouts de film. « Et ils sont tous autour de toi, tu leur montres, vous regardez ensemble…». Et je lui laisse tout le temps du monde pour profiter de ce moment avec toutes les possibilités de son futur et les changements de son présent…

Quelques jours plus tard, Basile me recontacte : il voudrait revenir une fois, pour apprendre l’auto-hypnose…

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