Il arrive que des personnes m’appellent en me demandant si je «traite tel ou tel symptôme, ou problème». Je réponds invariablement que je ne m’occupe pas de «problèmes», que je ne reçois pas au cabinet des «cas» de telle ou telle «pathologie». C’est pour cette même raison que sur mon site je ne présente pas l’hypnose comme un moyen, une méthode ou un outil pour résoudre ceci ou cela.

Je reçois et j’accompagne des personnes, entières, avec leurs difficultés, mais aussi toutes leurs ressources, avec tout ce qui constitue le contexte de leur vie. Quand une personne est considérée (et souvent se considère elle-même) comme un «cas», et qu’elle est ainsi identifiée à un diagnostic, ou quand on s’adresse à un «problème», qui est ainsi isolé, la personne est de fait séparée de l’ensemble de sa vie, de ce qu’elle est. Or il s’agit au contraire précisément de la réintégrer à la totalité de ce qu’elle est, pour en quelque sorte «dissoudre» le symptôme dans la vie, et permettre que quelque chose change.

C’est notamment ce qu’explique François Roustang : «le symptôme est déjà une isolation, un retranchement de la vie, un arrêt et une mise à l’écart. Se focaliser sur lui, c’est courir tous les risques de le renforcer.» Il propose dès lors bien plutôt, par l’hypnose, de «faire fondre les problèmes dans le flux de la vie» : «En hypnothérapie on ne s’occupe pas de comprendre, on suppose le problème résolu, on adopte dès l’abord la position juste qui fera disparaître le problème. De son côté, le comportementalisme propose d’agir la guérison, mais c’est à coup d’effort et d’exercice. En hypnothérapie on se contente de mettre en oeuvre une disponibilité qui est déjà une capacité de changement.

C’est l’effet même de la transe – de ce qui se passe pendant une séance au cabinet : La transe hypnotique nous plonge dans un état d’indistinction des êtres et des choses. Elle remet l’ensemble de nos capacités en mouvement et le symptôme est alors lui même pris dans le mouvement ; il perd son isolation et par le fait même il disparaît. Cela suppose que l’on cesse de penser et que l’on se laisse aller à sentir de la façon la plus ouverte possible.

Alors, traiter des symptômes ? Non. Je préfère largement : libérer la vie !

(Source des citations : Chantal Rens, «Entretien avec François Roustang», https://www.mieux-etre.org/Entretien-avec-Francois-Roustang.html)