En commençant, cet homme actif, à la vie bien remplie, sur tous les plans, exprime comme une plainte le sentiment récurrent «qu’il manque quelque chose qui donnerait du sens». En transe, il va retrouver celui qu’il avait été, plus jeune, «qui faisait des choses significatives pour lui», puis s’asseoir un moment au bord de la rivière, et regarder l’eau couler. Simplement. L’eau qui s’en va, en aval, et en amont l’eau qui vient. A la fin de la séance, il sourit, reconnaissant: «ça fait du bien de prendre un moment pour soi».

Mais pas pour se replier narcissiquement sur soi: en disant ces mots, il se réjouissait d’aller retrouver ses filles à la piscine, et de leur consacrer son week-end. Un moment pour soi pour sortir de la préoccupation exclusive pour soi, de cette agitation toujours inquiète.

S’arrêter, «ne rien faire», pour toucher, dans cette sorte de vide, la plénitude paisible qu’aucun faire ne nous offre jamais. Un vide qui est comme une source où la vie vient se désaltérer et se réinventer, sans aucun manque.