Il y a quelques années, sans préciser davantage, n’ayant plus d’argent ou presque et rien de particulier à faire à terre, l’envie me prit de naviguer encore un peu et de revoir le monde de l’eau. C’est ma façon à moi de chasser le cafard et de me purger le sang. Chaque homme, à quelque période de sa vie, a eu la même soif d’Océan que moi.

H. Melville, Moby Dick

Naître, grandir devenir adulte, travailler, fonder une famille, perdre des êtres chers, vieillir, et finalement mourir: la vie n’est faite que de changements. Changer n’est pas facultatif – par contre le sens que nous donnons au changement dépend de nous. Notre vie est en continuelle transformation, et il nous appartient de définir la direction de ce mouvement, en adaptant notre allure, comme les marins, à la force et à la direction du vent, à l’état de la mer. Il y a ce qui arrive, qui ne dépend pas de nous, et le cap que nous suivons.

La navigation à la voile est une belle métaphore de cette réalité.

Il se peut que ce cap ne soit pas conscient, et qu’il ait besoin d’être manifesté, et éventuellement corrigé. Il se peut aussi qu’il ait besoin d’être déterminé, pour que notre vie ne soit pas ballotée en tous sens, au gré des événements et des éléments.

Il se peut aussi que nous ayons parfois le sentiment d’être coincés au port, dans le confort inconfortable d’une existence à quai.

L’hypnose est alors comme un moyen simple, et puissant, de larguer les amarres, de reprendre le large, de reprendre le cap. Une manière de retrouver les ressources nécessaires pour naviguer les étendues libres de notre vie, tenir la barre, garder le cap. C’est comme apprendre à lire les cartes et la météo de son océan intérieur, débrancher le pilote automatique et fixer le cap sur de nouveaux horizons, ajuster le réglage des voiles pour filer avec aisance.

La grande aisance de vivre au large.